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2 min readSep 13, 2017

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Des ateliers dans un quartier permettent de ne laisser aucun enfant de côté et de révéler les talents de chacun.

Par Jovette Pépin (Canada)

D ans mon quartier, il y a beaucoup de mamans monoparentales qui n’avaient pas les moyens d’envoyer leurs enfants au hockey, au soccer, parce que c’était dispendieux.

Jean-Pierre m’a demandé si on voulait partir en groupe pour aider ces gens-là. On est parti, avec un comité de six personnes, de parents.
Puis là, on a décidé qu’on commençait les ateliers. Suite à ça, il y a des parents qui sont venus nous voir, qui étaient bons dans les fabrications de cabanes d’oiseaux, la poterie, le hockey intérieur, le soccer. Ce qui fait que ça nous a donné la chance de faire participer 250 enfants.

Il y avait aussi la mine Noranda avec un comité de sages qui nous donnait un montant pour que tous les ateliers se réalisent. Même un enfant qui n’avait jamais joué de la guitare, il pouvait aller à “En sol mineur” faire de la guitare, du violon, du piano.

Puis, le petit gars, lui qui s’était fait mettre de côté par les autres enfants, il s’est aperçu que, après avoir joué du violon, il était capable de s’intégrer aux autres enfants ; que lui aussi il avait une richesse en dedans de lui, qu’il avait quelque chose qu’il était capable de faire.

Lui, c’était sa dignité ; sa dignité : il l’avait-là ! Et, suite à ça, moi, ça été ma richesse aussi d’être capable de vouloir me rendre-là, parce que j’aime ça. Je ne juge pas, j’ai pas de préjugés non plus, parce que je me dis : “ Je ne veux pas embarquer dans les chaussures des autres, puis je ne veux pas qu’ils embarquent dans les miennes non plus ”.

Je m’implique beaucoup, ça fait 30 ans que je m’implique. J’aime les gens. La journée où je vais être toute seule, je pense que ça n’arrivera pas, je vais aller me chercher des gens. Parce que, ici, on est une famille à ATD Quart Monde, puis partout où je vais avec les gens, il y a tout le temps un petit souvenir qu’il me reste d’eux, d’une anecdote qu’on a vécue, puis je ris avec bon coeur. Quand je suis ici, j’aime ça parce que j’ai la liberté de rire.

J’ai la liberté de sortir les choses que je veux sortir. Des fois, c’est des niaiseries, mais on rit de nos niaiseries !

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