Vidéo : La solidarité met chacun debout
Des jeunes se mobilisent pour reconstruire la maison d’une vieille femme est sa famille ; petit à petit, d’autres s’engagent avec eux.
République Démocratique du Congo
L orsqu’ils ont appris qu’une vieille femme et sa famille, vivant dans une grande précarité, se retrouvaient seules pour reconstruire leur maison, une trentaine de jeunes et d’enfants, en lien avec le Mouvement ATD Quart Monde se sont mobilisés. Ils sont venus de trois quartiers différents pour monter sur cette colline éloignée de la ville, accessible uniquement à pied. Ils ont marché longtemps pour y arriver.
Comme à chaque chantier, ces jeunes s’étaient décarcassés pour se faire prêter des outils, réunir quelques matériaux. Ils avaient même acheté quelques tôles avec leurs propres moyens. “Notre objectif était de reconstruire cette maison en une journée. Il y a des voisins autour mais cette famille semble coupée du circuit communautaire. L’injustice que vit cette famille est insupportable. Elle n’a pas où dormir. Et si on ne mène pas ce chantier à son terme, l’injustice sera encore pire pour cette famille. Nous risquons de la faire souffrir davantage au lieu de l’apaiser.”
Les enfants pensaient à la petite fille d’environ 5 ans qui avait le palu :
“Au moins cette nuit, elle ne sera pas piquée par les moustiques.”
Les filles ont redressé un par un les vieux clous de l’ancienne toiture pour leur redonner forme. A tour de rôle, toute la journée, les enfants et les jeunes sont allés chercher à pied l’eau nécessaire au mortier. Il fallait descendre dans la rivière, tout en bas de la colline.
“C’est un vieux papa qui est pauvre qui demandait notre aide pour que nous puissions aider (cette maman). Nous avons construit cette maison de nos propres moyens, il n’y avait pas de financement. C’était un consentement de jeunes, enfants et aînés (…) et nous espérons qu’il y aura des fruits après le chantier…”
Ils avaient en tête une pensée de Joseph Wresinski, le fondateur du Mouvement ATD Quart Monde : “On ne peut pas aider un pauvre aujourd’hui et l’oublier demain”.
Alors, malgré leur fatigue, les jeunes se sont relayés pour terminer avant la nuit. Un des jeunes était touché par les encouragements de la vieille maman : “Si tous les jeunes prenaient exemple sur vous, la souffrance devrait se terminer.”
Quand l’entourage voit des jeunes qui viennent de loin, des enfants qui travaillent comme ça… Ils se posent des questions sur leurs responsabilités en tant que voisins. C’est comme ça qu’un papa du quartier est venu spontanément aider à replacer les tôles.
Pour les aînés, une telle action est aussi une source de formation : “Les jeunes arrivent dans une famille où il n’y a rien. Ils réalisent ce que c’est de vivre dans la misère. D’être les amis de ceux qui n’ont pas d’amis. Et au retour à la maison, ils racontent à leurs parents”.
La solidarité et la fraternité, quand elles ne laissent personne de côté, peuvent réellement mettre les gens debout.
En se mettant tous ensemble avec cette vieille maman et sa famille, ces enfants et ces jeunes ont expérimenté, une fois de plus, que pour promouvoir le mieux être et la dignité de chacun, on n’a pas forcément besoin d’attendre d’avoir des grands moyens pour agir.
Chacun peut donc participer et le faire comprendre petit à petit à toute sa communauté.
(Vidéo réalisée par Philippe Hamel sur des images fournies par la coordination Tapori de Bukavu.)